vendredi, septembre 15, 2006

Les Derniers KIFFS !!!
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Cinéma :

- "Mon nom est Tsotsi" de Gavin Hood. Af du sud, 2006 .
La musique : le kwaïto, rap-raggae des bidonvilles de johannesburg, signé ici par Zola est à retenir ; de même que le nom Presley Chweneyagae ( pas facile je sais et encore vous avez pas dû l'écrire !! ) qui joue le rôle principal : celui d'un gamin de 19 ans qui, fuyant son passé et n'ayant pas de perspective d'avenir se retrouve coincé dans son présent. Et le présent peut être un lieu irrespirable quand on a ni la possibilité de s'en évader par un bon souvenir ni celle de se projeter vers un avenir meilleur. Le film est loin des clichés et trés justement réalisé.

- "L'enfant endormi" de Yasmine Kassari . Fr, Belg, Maroc, 2005 .
Une histoire sur les femmes, une histoire sur le départ des hommes...Un film plein de la grâce de cet atlas marocain où se déroule toute l'histoire. Des paysages magnifiques, des personnages attachants qui vivent comme ils le peuvent les évènements qui boulversent leur quotidien. Peu de mots, beaucoup d'images, c'est dans les yeux que s'inscrit le dialogue. Un film simple, tout en douceur et surprenant qui offre son authenticité et se détache des préjugés sur l'islam, la tradition, et les femmes. Les comédiennes, majoritairement des amateures sont excellentes et Rachida Brakni, encore une fois au top....

- "Water" de Deepa Mehta. Inde, Can, 2006 . ( à l'affiche )
L'histoire de Chuyia ( Sarala ), 7 ans , veuve d'un mari qu'elle n'a jamais connu. L'histoire de cet Inde des années 40, où elle doit rejoindre la maison des veuves hindous pour vivre le reste de sa vie en pénitence. Dans cette époque où les lois de Manu font foi depuis 2000 ans, la vie de ces femmes aux cheveux rasés qui vivent de la manche et pour certaines de la prostitution se déroule en marge d'une société pourtant en plein boulversement. Tandis que le nom de Ganghi prend corps dans les consciences, Chuyia grandit dans ce nouvel environnement où son tempérament fait rager les unes et ravit les autres. Au coeur de ce huit clos social, une fragrance de révolution va se hisser... Tout ne se terminera pas en "happy end", il n'y aura pas non plus de grands évènements, mais quelque chose a changé... Avec ce film, Deepa Mehta trace un portrait sans concession de son pays : ses hypocrisies, l'injustice de son système de castes, mais aussi de la joie de vivre de ses habitants, de leur force, de leur attachement aux traditions... Ce ne sont pas les lois qui font changer les mentalités, elles changent d'elles-mêmes au contact de la vie et finissent par produire leurs propres lois. Les personnages, le décor, la musique, et enfin l'intrigue forment une harmonie qui font de "Water" une petite merveille tant sur la forme que sur le fond. A ne pas louper, des bijoux comme ça y en a pas 36...

Littérature :

- "Moi, phoolan Devi reine des bandits" autobiographie.
"La seule chose qui soit insuportable, c'est que rien n'est insuportable". Lorsqu'on découvre la vie de Phoolan Devi, on ne peut que être en accord avec ces propos d'Arthur Rimbaud.
Loin de bollywood, l'inde aparaît avec une multitude de dialectes, croyances, et traditions qui rythment la vie des campagnes reculées. La banalité de la violence dans le rapport à l'autre a de quoi perturber. La logique des castes habituellement empreinte de la nécessité sociale et religieuse de maintenir l'ordre cosmique est ici montrée sous l'angle de l'amour du pouvoir et de l'argent des forts. Le système est absolu et touche en sus des classes proprement dites, les rapports parents-enfants et femmes-hommes. Quand à Phoolan Devi, d'un courage et d'une force immense, elle impressionne. Assassinée en 2001, elle est déjà une légende dans son pays et restera sans doute le modèle d'un féminisme tiermondiste combatif qui connaît aujourd'hui de nombreuses avancées .

- "Isabelle et Thérèse " de Violette Leduc, 1966
Cette écrivaine française adulée dans les années 60, reste peu connue de nos jours. Son oeuvre pourtant, mérite de s'y intéresser. Sortie pour la première fois en 1955, sous le titre de "ravages", c'est exactement ce que ce roman autobiographique déclencha... Les critiques de l'époque le jugeant trop audacieux, il devra attendre quelques années et le soutien de De Beauvoir et Genêt pour occuper à nouveau les vitrines des librairies. Son histoire, celle de deux adolescentes pensionnaires du même collège que l'amitié va unir puis éveiller à l'amour sort du lot littéraire traditionnel. Il ya eu dans l'histoire des lettres plus d'écrivaine qualifié de lesbienne en raison du contenu ouvertement sexuel de leur livre que de véritable auteure lesbienne. Et Violette Leduc ne semble pas échapper à la règle puisqu'elle à été marié, mais, lorsqu'on se penche sur " Thérèse et Isabelle" l'on ne peut douter de l'amouret du désir sincère de Violette Leduc pour les femmes. Ce roman, trés bien écrit est empreint de la sincérité propre aux lignes qui sortent tout droit du coeur pour être jeter sur le papier, il est original et touchant.


- " Mémoire d'une Geisha " de Yuki Inoue, 1980
En Mars 2006, sortait la nouvelle grosse production made in hollywood : "Mémoire d'une Geisha" ou " Geisha " ( ça dépend du pays ) de Rob Marshall. Son histoire se déroule au sein des okiya ( maison de Geisha ) dans le Japon des années 20-30. Son scénario est directement inspiré d'un livre qui s'appelle.... je vous le donne en mille : "Mémoire d'une Geisha" et pourtant, il n'est pas inspiré de l'oeuvre de Yuki Inoue! Ben alors, et Ben pourquoi ? Ben parceque figurez vous qu'il y a deux bouquins qui portent le même nom et traîtent du même sujet ! C'est ti pô possible !!! Et si !! Le premier, sorti en 1980, est le fait d'une japonnaise, Yuki Inoue qui s'inspira de l'histoire de Kinu, une geisha avec qui elle lia amitié alors que celle ci atteigné ses 84 ans. Kinu, vendue par des parents pauvres à un okiya à l'âge de 8 ans sera geisha dés sa puberté, puis patronne d'okiya jusqu'à la fin de sa vie. Inoue raconte. Et son récit, chargé de pudeur, est empreint de cette élégance presque discrète si typiquement japonnaise. Il regorge d'informations trés précises sur les étapes de la vie des Geishas, l'organisation des okiya, les préocupations quotidiennes de ces femmes qui pendant 10 ans suivent des cours de danses traditionnelles, de shamisen, de tambour, apprennent à se vêtir, se coiffer, se comporter et que l'on confond aujourd'hui encore avec des "prostituées basiques" si j'ose dire... Bref, son récit est simple et authentique. Le second ouvrage est le fruit de l'américain Arthur Golden, professeur d'Histoire de l'Art japonnais à la faculté d'Harvard, qui fit de nombreux voyages au pays du soleil levant où il rencontra une belle Geisha qui lui inspira son histoire qui fût publiée en 1997, soit 17 ans aprés la version de Inoue dont évidemment il ne connaissait pas l'existance étant spécialisé dans l'Art et non dans la littérature !! Je n'est pas lu la version de Golden, ni vu l'adaptation cinéma qui suivi je ne me permettrais donc pas de les critiquer sur leurs qualités littéraires. En revanche ayant lu et apprécié le travail de Yuki Inoue j'ai été déçu de constater à travers forums et sites que l'auteur de "Mémoire d'une Geisha" reste aux yeux de tous Arthur Golden et que les écarts de tirage entre les 2 oeuvres se chiffraient en millions d'exemplaires. La victoire de David contre Goliath, c'est comme l'histoire de la blonde intelligente, y a que dans les films qu'on voit ça... Je n'ai trouvé aucun site qui envisage ne serait-ce que l'éventualité d'un plagiat d'auteur. Néanmoins, force est de constater que les éditeurs de sites sur la culture japonnaise taillent bonne part à leur compatriote et préfère son ouvrage. La probabilité d'un plagiat serait d'autant plus à écarter que l'auteur s'est inspiré d'une Geisha qui a réellement existé : Mineko Iwasaki. Légende vivante au Japon, elle s'exprime en 2003 dans "Ma vie de Geisha", biographie où elle souhaite rétablir la vérité sur son histoire, trop édulcorée à son goût par Golden qui commence pourtant son livre en disant que ce récit a été réalisé sous la dictée de Mineko Iwasaki, vous me direz, à la fin du livre il précise au lecteur que cette histoire est pure fiction... Pfffffff, compliqué ce Golden !!! Enfin, on laisse la Geisha se démmerder avec son ancien client ( supposition malveillante de ma part ) de toute façon ils sont autant péter de tunes l'un que l'autre, ils ont cas se coller mutuellement des procés au cul ça arrêtera peut-être de les démanger !!! Pour finir rendons à César ce qui est à César et aux femmes ce qui est aux femmes.... alors Golden c'est peut-être pas un plagiat, mais il aurais quand même pu lui dire merci à la petite Inoue !!!

Musique :

- " Celebrated" de Ella Fitzgerald, 1998
- " Antologia " de Compay Segundo, 1996
- " Who can you trust " de Morcheeba, 1996
- " Live at the filmore west " de Aretha Franklin, 1971-1993
- " Dummy " de Portishead, 1994 (ma chanson préféré du groupe : "glory box" )

Exposition :

- Expo Niki De Saint Phalle, palais Bénédictine à Fécamp (seine maritime)
Niki de Saint Phalle, peintre et sculptrice française qui vécut longtemps aux Etats-unis est une personnalité marquante du mouvement des nouveaux réalistes. Ce mouvement, qui date des années 60, regroupe entre autres César, Arman, Christo et Klein ( y en a qui disent que c'est le pop art français mais je suis pas trop d'accord et comme c'est mon blog c'est moi qui ai raison!! ).
Dans cette expo, on pouvait admirer les "ex voto" de Niki de Saint Phalle : des sculptures reproduisant un jeu de tarot revisité par la célébre créatrice des "nanas" ( absentes de l'expo ) où se mêlent les figures de la justice, la mort, la tempérance... Etaient également présentes les pages ( géantes ) de son journal, où en anglais et en français elle relate quotidien et vie amoureuse de façon aussi grinçante que drôle. Nonobstant la consistance phallique de son nom, Niki De Saint Phalle était une vraie femme, disparue en 2002 d'une maladie respiratoire, elle compta parmi les rares femmes artistes qui eurent droit à leur chapitre dans les bouquins d'histoire de l'art.



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